CW77

un blog libéral et véridique

Les 343 salauds : attention, la société du spectacle nuit gravement à la liberté.

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Alors voilà, des hommes qui s’invitent, à leur façon, dans un débat important. 343 salauds sur la ligne de départ, on comptera déjà un bouffon en moins sur la ligne d’arrivée.

Tout, dans cette intervention, est la marque d’un crétinisme sans bornes, la référence au combat pour la légalisation de l’avortement, qui met sur un même plan deux questions de société différentes, et qui assimile la prise de risque des « salauds », qui est à peu près comparable au risque pris par un clown quand il se jette dans une bassine du haut d’une chaise, à la prise de risque des « salopes », qui était réelle, comparable à celle que prend l’employée qui porte plainte contre le patron un peu trop proche.

Autre marque de crétinisme, mettre en avant un « droit à », celui de payer pour des services sexuels, alors que le problème est celui du « droit de », que réclament certains collectifs de prostituées, d’exercer leur métier légalement et en sécurité, un droit qu’il n’y a aucune raison de leur refuser. Ce droit, on peut argumenter pour, surtout si on est libéral.

C’est pour cette raison que Morgane Merteuil, la secrétaire générale du STRASS, le syndicat du travail sexuel, a déclaré à juste titre que ces débiles « feraient mieux de fermer leur gueule », et a signé une tribune sur le site de l’association en réponse aux lapins-crétins. En effet, si la seule ambition est de permettre aux clients de se procurer un service, c’est-à-dire de favoriser la demande, alors on va être moins regardant sur les conditions de l’offre, et, notamment, si l’offre est le fait de la personne qui rend effectivement le service. La pénalisation est surtout un mal en ce que l’on voit mal comment un service qui fait l’objet d’une pénalisation pourrait être rendu sans pénaliser de ce fait la personne qui rend ce service.

Mais les salauds, en parlant de cette manière, font croire que le seul problème, c’est d’empêcher des beaufs de « se taper des putes », alors que le problème n’est pas là. Il faut donc demander aux travailleuses et travailleurs du sexe ce qu’ils en pensent, et ce qu’il faudrait faire, à leur avis, pour leur permettre de travailler tranquillement, sans être forcés par la loi de la rue de recourir à des intérmédiaires… douteux.

 

C’est tout de même étonnant que l’actrice Brigitte Lahaie qui a pris position contre la pénalisation des clients, et ce non pas pour garantir un « droit à », mais plutôt le « droit de… », ait vu ainsi sa parole mise de côté, étouffée. Ce n’est pas un hasard, tant que c’est la bien-pensance, l’émotion et le dogmatisme qui règnent en maître sur ce débat cirque médiatique, en assimilant toute forme de prostitution à ce qu’il y a de plus sordide, et en ressassant toujours les mêmes stupidités.

Les 343 salauds donnent des armes aux abolitionnistes, et à l’état pour rendre la condition des femmes qui exercent ce métier encore pire, car on le sait, la prohibition, l’interdiction dans ce domaine, c’est justement ce qui nuit aux femmes, et pas seulement, car la prostitution n’est pas un métier réservé aux femmes, et la clientèle n’est pas exclusivement masculine. Ce qui permettrait d’éloigner les femmes et les hommes, les travestis, les transsexuels qui offrent des services sexuels payants des réseaux criminels, c’est que ce métier soit enfin légalisé vraiment et reconnu.

Ce que veulent des personnes comme Najat Vallaud-Belkacem, c’est normer la sexualité. C’est avoir leur mot à dire sur ce que la sexualité doit être, sur la manière dont on doit se servir de son corps.

Cela ne gêne pas nos abolitionnistes de « se servir du corps » des ouvriers du Bangladesh pour acheter des fringues à moindre prix. Cela ne les gêne pas non plus de « se servir du corps » des ouvriers qui travaillent dans les abattoirs pour disposer des corps d’autres êtres vivants… Cela ne les gêne pas que des jeunes adultes abolissent leurs fonctions cérébrales en tant que télé-opérateurs pendant toute une journée…

Mais dés qu’il s’agit de permettre à des êtres humains de se servir librement de ce qui n’appartient qu’à eux, à savoir leur vagin, leur anus, leur bitte, leur langue, leur bouche, leurs mains, pour vendre des services sexuels, alors non, trois fois non, il faut tout faire pour que ce métier soit risqué, déplaisant, sordide, car ce que nous voulons tous, c’est évident, ce sont des êtres humains qui soient incapable de séparer le cul de l’affectivité; nous voulons, c’est évident, sacraliser les organes sexuels, et culpabiliser celles et ceux qui s’en servent pour gagner leur vie.

Car nous luttons contre la « marchandisation des corps » et la « mondialisation néo-libérale », en route ensemble vers un avenir radieux où il y aura des lois pour bientôt être sûr qu’à chaque fois que l’on fait zizi-zizi, zizi-zézette, ou zézette-zézette, c’est dans le cadre défini par l’état.

Najat Vallaud-Belkacem, Frigide Barjot, même puritanisme, même combat!

Recommandation:

Au lieu de prostitution, essayer de parler de « services sexuels payants ». Et ne parlez plus de prostitué(e)s, mais de travailleurs et travailleuses du sexe.

A voir:

Le remarquable épisode 25, de la non moins remarquable série télévisée Borgen, où cette question est traitée avec intelligence, discernement et équilibre…

A lire:

un très bon billet, par Frédéric Joignot, qui explique les tenants et les aboutissants de la pénalisation du client.

La philosophie morale et politique, en France, c’est du catéchisme.

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Quand j’étudiais la philosophie à l’université, les cours de philosophie morale et de philosophie politique m’ont toujours donné l’impression de suivre des leçons de catéchisme. Je tiens à dire avant de poursuivre que les cours de J.F. Spitz sont les seuls à m’avoir non seulement épargné un ennui mortel, mais aussi et surtout à m’avoir montré que la philosophie politique était aussi de la philosophie, et pas seulement le catéchisme de l’idéologie dominante étatiste et collectiviste, et que la raison, l’argumentation et la logique pouvaient y tenir une place honorable…

Sinon, un prof de philosophie morale (ou politique) a en général pour but de dénicher tout ce qui va contre l’idéologie étatiste et de formater votre esprit selon les lignes de la pensée constructiviste dénoncée par Hayek, entre autres, dans le premier chapitre du premier volume de Droit, législation et liberté.

Par exemple, vous pensez qu’être libre, c’est avoir la capacité de rendre ses actes conformes à ses intentions.

Un professeur de philosophie valable vous dirait: « Ok, c’est une définition apparemment non-contradictoire, maintenant ça serait bien que vous fournissiez une preuve que cette liberté existe, ou que nous sommes bien libres de cette manière, ou, tout du moins, que vous nous donniez une idée du genre de preuves qu’il faut chercher: métaphysiques, empiriques… Quant à ce que je pense de la liberté, cela ne vous regarde pas, ou, tant que vous ne me montrez pas que vous êtes capables d’argumenter sur ce terrain, alors je ne suis pas sûr que vous allez prendre ce que je vais vous dire autrement que comme un dogme, et, comme je suis professeur de philosophie, et non pas prêtre, c’est exactement ce que je ne veux pas. Ok, on vous écoute. »

En général, le prof de philosophie politique français standard vous arrête tout de suite: « non, la liberté ce n’est pas la licence (distinguo destiné à vous montrer que monsieur ou madame ne sont pas normaliens agrégés pour rien…), ce n’est pas faire ce qu’on veut, c’est suivre une loi qu’on s’est prescrite », Voilà, et il ne reste plus qu’à embrayer sur le panthéon: Rousseau, Montesquieu, encore Rousseau, Kant, à nouveau Rousseau, Hegel, Rousseau, Rousseau, et pour les plus veinards d’entre les étudiants qui ont à subir ce catéchisme, peut-être un peu de Rawls…

Autre exemple: sur la moralité. Mentir, c’est moral de mentir? Spontanément, vous pensez que ça dépend des situations, que des fois c’est bien, des fois non, que le problème est surtout de savoir si cela est de nature à nuire à quelqu’un. Si je dis à mes bailleurs que je suis en mesure de les rembourser, mais que c’est faux, et que je le sais, c’est pas super super… Sauf si, par exemple, c’est un moyen de faire une super plus-value, et que les bailleurs vont être super-contents, moi aussi, et que avec l’argent amassé, je vais ouvrir un dispensaire dans le centre de la France pour les victimes de la méchante mondialisation néo-libérale. Oui, donc, c’est compliqué. Eh bien non! Trois fois non! Des raisonnements comme cela sont nuls et non avenus. Sinon, c’est la pente glissante vers le relativisme néo-libéral. D’ailleurs, c’est Benjamin Constant qui a soutenu que l’on pouvait mentir dans certains cas, et ce Constant, c’est un affreux penseur libéral.

Si tu mens, malheureux, mais surtout, si tu proclames un droit de mentir, alors, et c’est Kant qui l’a dit, attention, alors alors tu contredis le principe même du droit dans son essence, et tu rends impossible la racine même de tout contrat ! Ah ah!!! Euh… le principe de quoi? Et comment je peux de manière isolée avec mon petit mensonge sur le nombre de carambars que j’ai vraiment mangés empêcher les gens de passer des contrats? La première partie, le principe du diesel tout ça, moi pas comprendre, et pour la suite, je me demande vraiment comment un simple mensonge peut me donner de tels super-pouvoirs: abolir le sens de tout contrat, la vache! Tais-toi, et lis Kant, jusqu’à ce que tu aies l’impression que ça a un sens (ce qui fera que en même temps, tu croiras que c’est vrai, et que tu oublieras la quantité faramineuse de paralogismes dont fourmillent les oeuvres du chinois de Königsberg!)

Written by cw77

octobre 31, 2013 at 4:05

Ce sont les plus riches qui sont les plus riches, et…?

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Global wealth pyramid
Voici un schéma, qui semble véhiculer une idée de nature à plaire à la gogoche. Les riches sont très riches, et les pauvres sont vraiment très pauvres. La preuve: ce sont très peu de gens qui détiennent la majorité des richesses de la planète. Donc, normalement, vous devriez être trop dégoûtés par cette image

On se représente sûrement en bas de la pyramide des pauvres qui ont des gueules de pauvres, et en haut de la pyramide, eh bien des riches qui ont des gueules de riches.
Stop! De quoi parle-t-on? Dans le rapport du crédit suisse, on entend par « richesse » quelque chose d’assez restreint: ce sont les avoirs financiers (part mobilière donc) ainsi que les avoirs financiers sous forme immobilière.

Pour ma part, mais ne le répétez pas, je n’ai pas d’avoirs financiers, et comme biens, j’ai une petite bagnole… Mais cela ne rentre pas dans l’estimation du crédit suisse. Donc, cela veut dire qu’au sens de cette pyramide, je ne possède rien. Mais, pourtant, je ne fais pas partie des pauvres, au sens où je ne suis pas du tout en dessous du seuil de pauvreté. Mais, pour le crédit suisse, je ne suis pas riche…

Est-ce que cela pose pour autant un problème? J’ai accès, ainsi que ma femme et mes enfants, à un système de santé. Ma banque me permet de bénéficier de liquidités, sous forme de découverts. Mes dépenses de santé sont couvertes, et je peux circuler sur des routes en bon état, bénéficier de produits divers et variés à un prix accessible. Enfin, j’ai un accès quasiment illimité à la société de l’information et de la connaissance pour le prix d’une connexion internet et de la location d’une boîte ADSL, autant dire presque rien. J’ai également un téléphone portable avec un forfait au prix le plus bas…
Je ne parle même pas de la différence qu’il y a entre 1 dollar US au Rwanda et 1 dollar US en Suisse. Non, je parle juste du fait que cette pyramide présente quelque chose d’assez logique, qui n’a rien de choquant.

Il est normal que les super-riches forment une minorité. Mais il est finalement assez rassurant qu’il y en ait un nombre relativement important. Or si le nombre des super-riches est important, on peut s’attendre, logiquement, à ce que la part des richesses qu’ils détiennent constitue une portion non négligeable des richesses mondiales. C’est logique. Penser que c’est injuste, c’est se faire une drôle de conception de la répartition du capital.

Est-ce que cela veut dire pour autant qu’ils sont les seuls à profiter de ces richesses? Bien sûr que non! Les actifs financiers sont investis, et dans ces investissements, il y a, notamment, le fait de payer des gens, de développer des programmes destinés à fournir des services et des produits au meilleur prix. Est-ce que vous ne vous êtes jamais demandés pourquoi les riches toléraient des très riches, et les très riches des super-riches? Alors, sortez le pif des représentations faciles et qui mettent la larme à l’oeil, et réflechissez un peu… Cela a peut-être à voir avec le fait qu’un méga-riche peut faire circuler facilement une somme qui représentera beaucoup pour le très-très-riche, beaucoup beaucoup pour le très-riche, beaucoup beaucoup beaucoup pour le riche, etc. Pourquoi c’est le crédit suisse et pas une officine communiste qui établit ce genre de pyramides? Peut-être parce que cela renseigne sur la circulation du capital (un truc qui peut intéresser les banques…), beaucoup moins que sur sa concentration…

Bien entendu, les médias de gauche véhiculent l’image de riches qui se vautrent dans des plaisirs absurdes, et qui ont pour seule ambition d’avoir un plus grand yacht que celui de leurs potes. Sans doute cela existe. Comme il y a des pauvres qui profitent de l’aide sociale pour se payer leur vin de merde et leur tabac à rouler miteux, quand ce n’est pas l’écran plasma, qui leur permettra de suivre des programmes tous plus débiles les uns que les autres.
Ok, mais sinon? On peut être en bas de la pyramide, et profiter, finalement, assez bien du CAPITAL qui circule en haut, mais qui irrigue toute la société…

Arrêtez de gober des idées qui semblent prouvés par des schémas graphiques, et demandez-vous d’abord ce que signifient ces images, et pourquoi et par qui elles ont été produites à l’origine, ou continuez de gober la soupe socialiste…

Written by cw77

octobre 12, 2013 at 12:26

Il faut lire Platon avec des pincettes…

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Dans La cité et l’homme, Léo Strauss écrit :
« … dans aucun dialogue de Platon les hommes qui discutent avec le personnage principal ne possèdent la perfection des natures les meilleures. C’est une des raisons qui expliquent pourquoi Platon utilise une multiplicité de porte-parole : en évitant de mettre en scène une conversation entre Socrate et l’étranger d’Elée ou Timée, il nous montre qu’il n’y a pas de dialogue platonicien entre les hommes qui sont, ou qui pourraient être, considérés comme égaux. » (p.75)
Ce que pense Léo Strauss, c’est que Platon ne considère pas le dialogue comme une discussion démocratique.
La démocratie, c’est justement ce qui a permis la mort de Socrate, une grande injustice, car l’accusation ne reposait que sur la volonté des notables d’Athènes de se débarrasser d’un gêneur. La démocratie est, aux yeux de Platon, l’ennemi à abattre.
Karl Popper l’a tout à fait compris, en comprenant également que Platon défendait une société fermée, dont le souci principal devait être l’homéostasie, c’est-à-dire figer la Cité dans la reconduction à l’identique de ce qui a toujours existé.
Si, dans les dialogues de Platon, il n’y a pas de démocratie, c’est parce qu’il est faux que tous les hommes se valent entre eux. Certains sont bons, d’autres sont mauvais. Dire que nul n’est méchant volontairement, ce n’est pas excuser les méchants, ni nier la méchanceté, c’est insister sur un lien entre déraison et méchanceté, entre ignorance et méchanceté.
Si l’on va jusqu’au bout de ce que suggèrent les dialogues de Platon, on trouve un pessimisme radical. La plupart des gens sont bêtes, se laissent attraper par des gens un peu moins idiots qu’eux (les sophistes). Seul un être intelligent (le philosophe), capable de comprendre la réalité au-delà des apparences, pourra les sauver de leur bêtise, et leur montrer le chemin du bien et du beau.
On peut imaginer une cité idéale, qui sera capable de mettre les meilleurs tout en haut, et de répartir les autres selon leur nature, en essayant de faire que les imbéciles ne nuisent pas trop à l’équilibre du tout. Mais c’est au fond un rêve. Les hommes ne sont pas comme il faudrait qu’ils soient pour espérer que la politique réalise ses promesses : la constitution de l’ordre idéal…
Un dialogue platonicien instaure, très momentanément et de manière très réduite dans l’espace, et dans le nombre des personnes qui y sont engagées, un ordre platonicien. Les imbéciles doivent rester à leur place. Les beaux et les nobles (dont on peut soupçonner qu’ils recèlent deux sous de bon sens) peuvent espérer en finir avec deux ou trois croyances contradictoires, et les meilleurs demeurent les meilleurs.
La maïeutique et le coup de Socrate le Hippie qui accouche les âmes et aide tout le monde à mieux se connaître (sorte d’ancêtre du coach), c’est ce que l’éclectisme du dix-neuvième siècle a bien voulu voir, pour faire que Platon pût s’intégrer à un cycle d’études philosophiques destiné à former des républicains et, mais sans aller trop loin tout de même, des démocrates…
Le platonisme, c’est pour l’essentiel une réaction anti-démocratique, radicale. Ce que Platon ne supporte pas, c’est que les artisans et les producteurs puissent être la raison d’être de la Cité. Il ne supporte pas l’idée que s’il y a des sociétés, c’est pour que les gens améliorent leur sort, leur condition, et soient en mesure de libérer leurs efforts et leurs initiatives, afin d’entreprendre, ou de s’associer pour entreprendre. Il ne supporte pas le désordre (enfin, à ses yeux) que cela peut entraîner, c’est-à-dire le fait que tout devienne imprévisible, et que personne ne puisse contrôler d’un seul regard comment les affaires de la Cité s’organisent.
Les libéraux ont tout intérêt à prendre Platon avec des pincettes. Cela ne veut pas dire qu’il ne s’agit pas d’une immense oeuvre philosophique. Les philosophes ont encore beaucoup à apprendre à lire Platon, à suivre Socrate dans ses arguments et dans ses contre-arguments, à percevoir la finesse des distinctions conceptuelles, des aperçus métaphysiques et sémantiques. Mais il ne faut pas penser que les valeurs de Platon soient compatibles avec la liberté au sens des Modernes.
Bien sûr, on le sait depuis longtemps…
Mais encore beaucoup trop (en général ceux qui pensent que la liberté, c’est la démocratie majoritaire plus l’Etat-providence) pensent que l’idée platonicienne du philosophe-roi est une idée sympathique. Oui… à condition de trouver également Mao, Staline et Hitler sympathiques…

Written by cw77

octobre 10, 2013 at 12:47

Publié dans philosophie

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