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La philosophie morale et politique, en France, c’est du catéchisme.

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Quand j’étudiais la philosophie à l’université, les cours de philosophie morale et de philosophie politique m’ont toujours donné l’impression de suivre des leçons de catéchisme. Je tiens à dire avant de poursuivre que les cours de J.F. Spitz sont les seuls à m’avoir non seulement épargné un ennui mortel, mais aussi et surtout à m’avoir montré que la philosophie politique était aussi de la philosophie, et pas seulement le catéchisme de l’idéologie dominante étatiste et collectiviste, et que la raison, l’argumentation et la logique pouvaient y tenir une place honorable…

Sinon, un prof de philosophie morale (ou politique) a en général pour but de dénicher tout ce qui va contre l’idéologie étatiste et de formater votre esprit selon les lignes de la pensée constructiviste dénoncée par Hayek, entre autres, dans le premier chapitre du premier volume de Droit, législation et liberté.

Par exemple, vous pensez qu’être libre, c’est avoir la capacité de rendre ses actes conformes à ses intentions.

Un professeur de philosophie valable vous dirait: « Ok, c’est une définition apparemment non-contradictoire, maintenant ça serait bien que vous fournissiez une preuve que cette liberté existe, ou que nous sommes bien libres de cette manière, ou, tout du moins, que vous nous donniez une idée du genre de preuves qu’il faut chercher: métaphysiques, empiriques… Quant à ce que je pense de la liberté, cela ne vous regarde pas, ou, tant que vous ne me montrez pas que vous êtes capables d’argumenter sur ce terrain, alors je ne suis pas sûr que vous allez prendre ce que je vais vous dire autrement que comme un dogme, et, comme je suis professeur de philosophie, et non pas prêtre, c’est exactement ce que je ne veux pas. Ok, on vous écoute. »

En général, le prof de philosophie politique français standard vous arrête tout de suite: « non, la liberté ce n’est pas la licence (distinguo destiné à vous montrer que monsieur ou madame ne sont pas normaliens agrégés pour rien…), ce n’est pas faire ce qu’on veut, c’est suivre une loi qu’on s’est prescrite », Voilà, et il ne reste plus qu’à embrayer sur le panthéon: Rousseau, Montesquieu, encore Rousseau, Kant, à nouveau Rousseau, Hegel, Rousseau, Rousseau, et pour les plus veinards d’entre les étudiants qui ont à subir ce catéchisme, peut-être un peu de Rawls…

Autre exemple: sur la moralité. Mentir, c’est moral de mentir? Spontanément, vous pensez que ça dépend des situations, que des fois c’est bien, des fois non, que le problème est surtout de savoir si cela est de nature à nuire à quelqu’un. Si je dis à mes bailleurs que je suis en mesure de les rembourser, mais que c’est faux, et que je le sais, c’est pas super super… Sauf si, par exemple, c’est un moyen de faire une super plus-value, et que les bailleurs vont être super-contents, moi aussi, et que avec l’argent amassé, je vais ouvrir un dispensaire dans le centre de la France pour les victimes de la méchante mondialisation néo-libérale. Oui, donc, c’est compliqué. Eh bien non! Trois fois non! Des raisonnements comme cela sont nuls et non avenus. Sinon, c’est la pente glissante vers le relativisme néo-libéral. D’ailleurs, c’est Benjamin Constant qui a soutenu que l’on pouvait mentir dans certains cas, et ce Constant, c’est un affreux penseur libéral.

Si tu mens, malheureux, mais surtout, si tu proclames un droit de mentir, alors, et c’est Kant qui l’a dit, attention, alors alors tu contredis le principe même du droit dans son essence, et tu rends impossible la racine même de tout contrat ! Ah ah!!! Euh… le principe de quoi? Et comment je peux de manière isolée avec mon petit mensonge sur le nombre de carambars que j’ai vraiment mangés empêcher les gens de passer des contrats? La première partie, le principe du diesel tout ça, moi pas comprendre, et pour la suite, je me demande vraiment comment un simple mensonge peut me donner de tels super-pouvoirs: abolir le sens de tout contrat, la vache! Tais-toi, et lis Kant, jusqu’à ce que tu aies l’impression que ça a un sens (ce qui fera que en même temps, tu croiras que c’est vrai, et que tu oublieras la quantité faramineuse de paralogismes dont fourmillent les oeuvres du chinois de Königsberg!)

Written by cw77

octobre 31, 2013 at 4:05